Salutations camarades

 Deux grandes claques réveillèrent Gat.
"Hé, abruti, nous avons une confrérie d'Oni au cul! Nous sommes piégés dans un manoir car tu nous as envoyés dans un monde tout pourri avec un de tes vieux sorts. Alors le mago moisi, la sieste c'est fini!"
Il se réveilla et balbutia.
"Je... OOM..."
Une autre grande claque termina de le réveiller.
"Je suis pas d'humeur à déconner alors tu nous renvoies à la maison ou t'auras un beau trou dans le bide"
Je n'avais pas été autant énervé depuis au moins cinq siècles, lorsque des types avaient pris mon royaume en mon absence et tué ma famille. Le tout ponctué par mon immobilisation sur un trône pendant des siècles.
"Pourquoi tant de violence... Laisser bloody t'entrainer était une mauvaise idée... Je suis OOM, out of mana, plus de mana donc plus de magie."
Fou de rage je mis un grand coup de pied dans la porte, qui sortit de ses gonds et s'écrasa sur le sol dans un bruit sourd. Les armures rangées de part et d'autre du couloir se mirent à bouger. Je laissai s’échapper un rire nerveux. Puis je vis deux grosses claymore sur le mur. Certains auraient dit "it's showtime".
"Heu tu vas pas manier deux claymores comme ça? Non parce que..."
Dans un mouvement de tête digne des meilleurs animes issus de shaft¹ je lui dis alors:
"On parie? Et je chante même la Ievan polka en même temps."
"Ah oui le poireau, Loituma et Hatsune Miku je connais ça..."
Sa réflexion me fit rire. Cela faisait un moment qu'elle avait été mise à jour.

"Nuapurista kuulu se polokan tahti
jalakani pohjii kutkutti."

J'entamai ma danse folle par un coup du bas vers le haut. Je n’arrêtai pas le mouvement, et projetai la claymore droite si haut qu'elle faillit s'encastrer dans le plafond. D'un geste rapide je dégainai mon épée courte de ma main maintenant libre, et j'empalai celui qui tentait de me contourner par la droite, tout en parant une lame de ma claymore gauche. L'autre arme retomba au bon moment et dans un geste circulaire, plusieurs armures furent démantelées.

"[...]Kottiin ko mäntii ni ämmä se riitelj
ja Ieva jo alako nyyhkyytteek.
Minä sanon Ievalle mitäpä se haittaa
laskemma vielähi laiasta laitaa.[...]"

Derrière, Gat était admiratif. Il n'avait, de sa longue vie prolongée magiquement, jamais vu un homme se battre avec tant de grâce. Il se demandait quel pouvaient être mes limites. Pour lui, en cet instant, j’apparaissais comme un démon, un être enragé, sombre et sans visage. Ce qui me rendait fascinant à ses yeux.

Et ce fut en haut d'une montagne de ferraille que je pus clamer haut et fort :
"sillon ko tanssii laiasta laitaan. Bref, pari tenu, victoire. Je sens que je vais me mettre au chant..."
Et je me mis a rire nerveusement de nouveau.

Bon visio.

¹ Culte.